Distances d’aimer

Najeh Jegham, Distances d’aimer,

poèmes et calligraphies

Ce fut un temps en partage et vécu dans l’instant, ce fut un sens dense et un élan qui impose, ce fut l’appel sincère et son écoute qui répond, ce fut l’approche et le reproche, la fuite cernée et la conscience vive, ce fut l’union et sa douleur de séparation, ce fut la marche ensemble et l’attente terrible, ce fut un vivre passager et un poème très court, parole donnée, ce fut l’échappée et la crise répétée, ce fut l’adieu qui s’oublie puis la soif et son désir, ce fut l’heure fixée et le hasard qui déroute, ce fut beau et toujours tardif, ce fut pensé et épuisé, cru et tu, ce fut d’un autre sens et le même, ce fut le désir qui mène au retour, et le voyage pour la sérénité, ce fut l’été après l’hiver, ce fut changé et grandi, ce fut si puissant et marquant, ce fut son souvenir qui le perpétue, ce fut l’effet fatal et la conscience qui s’y soumet, la forme qui le fixe et le finit, ce fut pris par effraction, ce fut voulu et rendu, ce fut son temps qui le retient et l’instant qu’il restitue, ce fut la distance qui le mesure, ce fut la visite rêvée puis réalisée, ce fut un silence qui s’impose et un partage nouveau, ce fut amical et dans son masque, ce fut dictant son taire, ce fut un rappel mine de rien et un témoin qui reste, ce fut la trace qui demeure et l’intense qui se lit

 

Masseuses
tes mains me mènent
au mieux

Quelle alchimie
qui enrichit
par la perte !

A quoi bon t’attendre
quand je t’écris ces mots qui disent
de mon désir qu’il tend
plus loin que femme

 extraits lus